Et nous voici à Oruro, on y reste aujourd'hui et peut être demain si la
météo est toujours grise et pluvieuse comme en ce moment.
Nous
avions tablé sur 3/4 jours pour ce trajet mais finalement il nous en
faudra 5. 2000m de dénivelé entre le point bas et le point haut, soit
entre 2500m et 4500m d'altitude. Et comme c'est vallonné, il a fallu
rajouter 1000m de montée/ descente, le tout condensé en 130km (+40km
de plat au début et 40 km plat la fin). Un programme bien musclé pour
commencer, surtout avec les vélos chargés et notre anti-entraînement
automnale: on en a bavé. Ajoutant à cela le mal des montagne, et voilà
comment faire exploser n'importe quel timing prévisionnel. Côté
paysage, c'est montagneux un peu comme chez nous au plateau d'Emparis.
On trouve quelques arbres jusqu'à' 3900m après c'est fini, vive
l'aridité c'est plutôt chouette. L'arrivée sur l'Altiplano se fait en
douceur par une très longue descente. Le grand plat avant Oruro est
quant à lui plutôt moche: lignes hautes tension, ordures...
Côté
météo, le risque d'orages est quotidien, pour autant nous ne serons
dessous qu'une seule fois. Sinon soleil, chaleur et indice UV très
élevé, on crame littéralement malgré la crème solaire. Pas de gelée
nocturne même à 4200m, nuit la plus haute que nous ayons passée. Bref
c'est l'été en Bolivie.
Côté rencontre: des milliards de camions
sur cette route principale de Bolivie. La cohabitation se passe très
bien, la bande d'arrêt d'urgence aide bien à cela. Les chauffeurs nous
saluent presque tous également. Pour la population locale indienne, les Quechuas en l'occurrence, on est un peu plus sur la réserve sans doute
parce qu'on a dû décamper alors que nous avions posé la tente au milieu
de nulle part. Mais en fait nous étions en terre quechua. La peur de
l'étranger est bien ancrée dans leurs moeurs, une fois repérés, ils nous
ont prestament demandé de partir (le chef du village bourré avec un
cailloux dans chaque main était plutôt convainquant, même s'il ne
semblait pas vraiment près ni suffisamment sobre pour viser
correctement). Mais et c'est là que ça m'agace, si au passage, ils
peuvent nous extorquer un peu d'argent, ils ne se gêneront pas pour le
faire. Ils n'auront finalement que notre carte photocopiée après pas mal
de discussion. De ce qu'on a compris nous aurions dû demander la
permission, une fois que nous avons compris ça et que nous nous sommes
excusés, ça allait déjà mieux. Mais en même temps comment savoir alors
qu'il n'y avait rien ni personne aux alentours et qu'on était à peine à 300m de la route? On va essayer de ne pas rester sur cette mauvaise
expérience qui est une première pour nous deux, mais pour les bivouacs
suivants, on a choisi des spots de bords de route et tant pis pour le
bruit des camions qui roulent toute la nuit.
J1: 60km, 700m de
D+, dodo à 3150m et un orage costaud avec grêle alors que nous avons
planté la tente dans la seule flaque d'eau du coin.
J2: 25km,
1000m de D+, dodo à 4050m. Malade toute la nuit pour moi avec
vomissements à la clé. Sans doute le mal des montagnes ou bien la
tourista ou bien une insolation ou bien tout ça à la fois.
J3: 12km, dodo à 3750m. On rebrousse chemin pour perdre de l'altitude. Encore malade toute la journée.
J4: 37km, 900m de D+, dodo à 4150m. Je ne suis plus malade mais la
chaleur du milieu de journée nous accable un peu. De plus la suite du
parcours est plus haute en altitude on préfère stopper.
J5:
105km, 700m de D+. 30 premiers km à 10km/h de moyenne, ça monte dur et
haut. Puis 70 suivants à 30km/h de moyenne, ça descend et on a le vent
dans le dos!
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