Derniers longs tours de roue en Bolivie
Écrit par Julie   
Samedi, 21 Décembre 2013 20:01

Après 3 jours de repos à Tupiza, on est motivé comme jamais pour partir découvrir le sud Lipez tant redouté...


… matin du 4eme jours... ploc ploc ploc … et bien c'est parti pour un nouveau jour de repos, ça tombe bien Seb est un peu malade aujourd'hui. Depuis que nous sommes à Tupiza, il pleut tous les jours, des orages, parfois dès midi et il y aura même un monstro orage un soir laissant pas moins de 15cm d'eau dans les rues. Les modèles météo le confirment : la saison des pluies avancent et nous sommes probablement trop proches du bassin amazonien.

Matin du 5eme jour... grand beau ! Feu, notre première étape consiste en une longue montée pour reprendre pied sur l'altiplano. Nous passons de 3000m à 4400m en 26km et malgré notre bonne acclimatation, on sentira passer les 300 derniers mètres.

Le lendemain... ploc ploc ploc... pinaise il est vraiment temps de quitter la Bolivie ! On part sur les coups des 11h avec l'éclaircie. La journée sera nuageuse mais on pédalera la plupart du temps au sec. C'est le seul jour où on sortira les affaires chaudes pour pédaler.

La suite du programme jusqu'à l'entrée de la réserve à Quetena Chico, que nous rejoindrons en 6j, est montagneuse avec pour unique contact avec des humains les 2 à 7 4x4 de touristes qui partent de Tupiza. Autant dire qu'on n'est pas gêné par le bruit.
On passe un premier col à 4700m où l'on découvre les ruines du village de San Antonio de Lipez. Les habitants l'ont délaissé après une vague de décès inexpliquée croyant à un mauvais sort. Il s'agissait en fait d'une intoxication du à un gaz que les mineurs respiraient lors de l'extraction de l'or local. Dans la foulée, on franchit un deuxième col à 4810m. Rude montée très raide, j'en ferai la majeure à pied pendant que Seb passe tout sur le vélo au prix d'un très gros effort. La vue là haut est belle et en plus on roule sur le Mont Blanc. Le lendemain c'est un col à 4920m que nous passons, laissant apparaître la laguna Morijon et l'Uturuncu. L'entrée de la réserve est à quelques kilomètres de là...

… aparté : la réserve Eduardo Avaora, c'est une vaste arnaque touristique. Il s'agit d'un parc où le gouvernement Bolivien met des « choses » en œuvre pour protéger la faune et la flore. Un étranger paye 150 bvs soit 15€ pendant qu'un Bolivien en paye 30bvs. Le précieux ticket est valable 4j, ce qui doit suffire pour parcourir les 150kms de pistes, mais si on veut y ajouter une ascension d'un volcan + 1j de repos ça devient juste. On n'a pas réussi à savoir ce qui se passait si on dépassait les 4j.
Très peu d'infrastructures à entretenir si ce n'est les pistes, qui sont bien plus pourries qu'entre Tupiza et Quetena où il n'y a pas de réserve. Et on y verra très peu d'animaux alors que du côté de San Pablo de Lipez, ça grouillait de vigognes, autruches locales (si si), lapinous et rapaces (condors?). Le prix des hôtels fait entre x2 et x4 par rapport à la normale et le trafic routier est décuplé lui aussi : pas moins de 25 4x4 à notre réveil aux thermes de Chalviri et des camions transportant je ne sais pas quoi à travers la réserve du côté de la Laguna Colorada, un bruit de fond bien audible pour les flamands qui nichent là ... Imaginez si on faisait payer l'entrée du Parc des Ecrins un prix astronomique (si c'est 15€ en Bolivie en France ça serait plutôt 100€) pour y voir défiler 4x4 et camions... Bref, il y a beaucoup de touristes dans cette région et c'est là l'unique raison d’existence de cette réserve.

Mais revenons à nos moutons : nous décrétons d'un commun accord une journée de repos à Quetena Chico, les 300km depuis Tupiza nous ont bien vidés avec 1000m de D+ à faire chaque jour en moyenne sur des pistes raides. Ma motivation pour aller grimper le volcan Uturuncu ayant pris un coup avec la fatigue, Seb décide d'y aller le lendemain en mode « fast&light ». Entre temps il rencontre un monsieur qui lui annonce qu'il doit prendre un guide car c'est obligatoire, tout en lui montrant un règlement de la réserve qui semble plutôt officiel (autre vaste arnaque touristique, nul guide n'étant nécessaire pour pédaler sur une piste ou marcher sur un sentier de randonnée). Et puis trouver un guide qui veut bien pédaler, ca doit pas être facile. Seb règle quand même le réveil à 4h du matin pour y aller seul... le lendemain 2h du matin... ploc ploc ploc... ca sent le moisi tout ça. A 4h, il ne pleut plus, mais le ciel est bâché et le sommet dans les nuages. Le B4m est prononcé et Seb se recouche. A la place on part pour la Laguna Colorada à 50km de là. Il y a juste un petit col à 4800m à franchir. Ce sera notre pire journée : la piste est défoncée (sable et tôle ondulée) et pour la première fois depuis qu'on est Bolivie, on découvre ce que fort vent veut dire, surtout quand il souffle pleine face. Mais le coucher de soleil sur la Laguna Colorada viendra récompenser nos efforts. Les deux journées suivantes seront plus faciles, moins de dénivelé et la piste est plutôt bonne. On fait une pause aux thermes de Chalviri où l'eau sort à 35°C, idéal pour prendre un bain peinards face à la lagune, la horde de touristes étant plutôt du matin pour ce spot. Et le jour suivant nous atteignons la Laguna Verde au pied du Licancabur dont la réputation n'est pas usurpée : c'est magnifique ! On passe la nuit à l'hostel de la sortie de la réserve, Un vent surpuissant s'étant levé, atteindre la frontière avec ça dans la tête ne nous tentait pas, en plus de l'impossibilité de planter la tente dans ces conditions. (pour Eric et Lydie : le tenancier de cet hostel est soit disant un guide officiel du Licancabur et il a une paire de jumelles...).

Le lendemain on part tôt, afin d'éviter le vent et d'arriver avant la masse de 4x4 à la frontière : la route a été raclée la veille au soir, elle est donc en conditions parfaites pour nous. La montée est toute douce, on profite de ces derniers kms boliviens. Au poste frontière, on sait qu'on va peut être nous demander une taxe pour avoir notre coup de tampon ... petit stress... il nous reste 30bvs en poche et là miracle se produit : le gars nous demande 15bvs/p au lieu des 20bvs/p prévus : moi je dis c'est beau ! Enfin bon cette taxe c'est un peu l'arnaque aussi, parfois les douaniers la demandent parfois non. Encore 6km et le bitume s'offre à nous sous forme de gigantesque rampe de lancement : 2200m à descendre en 40km, ca dépote !

Conclusion parce qu'il en faut une : ca a été dure physiquement avec au minimum 5h/5h30 de pédalage nécessaire chaque jour, la moyenne doit être à 45km/j à un peu moins de 10km/h environ. Mais l'approche par Tupiza plutôt qu'Uyuni semble une bonne option : la piste est globalement en bonne condition et j'aurai poussé le vélo uniquement parce que c'était trop raide. On s'attendait à quelque chose de beaucoup plus difficile avec sable et tôle ondulée en permanence. Finalement il n'y aura eu qu'une seule journée comme ça.  
Après ces 1500kms boliviens, dont 150 de salars bien roulants et 1000 de piste environ, il est très probable que nous reprenions la route par le paso Jama, même si on l'a descendu en parti pour venir ici à San Pedro de Atacama, plutôt que le paso Sico non goudronné. On a comme qui dirait des envies de bitume...

On devrait reprendre la route aux alentours du 23 décembre, alors dès à présent : joyeux noël à tous et bon anniversaire en avance à mon poupoun et à Karo et bon anniversaire en retard à Zabou, Vinc et Dim !


Notes de Seb :
1/Je confirme, la Bolivie à vélo c'est bien moins extrême que ce qu'on veut vous faire croire !
2/Bon, en handbike il y aurait un peu de challenge...
3/Ce qui est extrême, c'est notre ressenti de l'industrie touristique par ici qui façonne même les cités (Uyuni, San Pedro de Atacama). Ce n'est pas Lijiang mais l'esprit est là.
3/Les douches dans le sud lipez, ça paaaaaasse ! (ok, pas tous les soirs)
4/Belles montagnes, cela étant.
5/Un peu court quand même à tirer le 22x34 dans le 15% avec un vélo de 50kg...
6/Il faut tenir moralement quand on pédale pendant des heures sous ou autour du seuil de détection du compteur... (3,5-4km/h) oui oui...
7/Joyeuses fêtes de fin d'année ! (nous on sera au fin fond des montagnes en Argentine)


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+/- Commentaires
cil   |21 Déc 2013 23:26
prems!
et en plus 'ai TT lu
GuiGui  - :)   |21 Déc 2013 23:32
Bonne route!!
Jo   |22 Déc 2013 09:46
Super ça fait rêver...
Bonne route
Clem   |22 Déc 2013 23:57
Eh les amis, vous êtes à des milliers de km de chez vous, vous passez des semaines dans le désert et faites des journées qui même si elles moins extrêmes que prevu sont dures pour le moral... Et tout ce que vous avez à nous raconter est une succession de stats ? Vous voyagez seulement pour savoir si en Bolivie aussi c'est possible de prendre un b4m (abréviation inconnue ceci dit...)
Bises et joyeux nowel.
;-)
Julie   |23 Déc 2013 15:13
Disons qu'une moyenne inférieur a 10km/h c'est je trouve parlant pour dire que ca n'avance pas. Mais bon peut être pas tant finalement pour des gens qui ne font pas de vélos
Vinc  - Bougies   |23 Déc 2013 16:58
Merci d'avoir pensé à mes 28 printemps depuis la Bolivie .
Ici, le printemps est de retour, les skis vont passer à la benne !
Bon ride
seb  - c'est pas faux...   |23 Déc 2013 19:37
@Clem:
Mouai c'est triste hein... en même temps dans ces coins il se passe pas grand chose!
On n'a pas rencontré un seul cyclo en Bolivie... quelques touristes sympas dont 2 djeunz qui ambitionnaient de gravir le Licancabur en s'enquillant 4500m de prise d'altitude en 24h; u' beau but côté b2mam (google cotbut nimpcrew, tu devrais reconnaître un voisin ).
Quoi d'autre? On a tous les 2 réactivé un truc chope en Ouzbékistan qui incommode les boyaux... les boliviens sont détendus et on a bien mangé mais ça faisait souvent des trucs zarb dans le bide.... Le lama est une brave bête, goutue qui plus est... on fait du gras depuis 4j au chili, on s'est fait 2 soirées crêpes maison parce qu'on se lasse du restau, tortillas, empanadas, pizzas... bizarrement on a mis la bidoche de côté...
Ah oui taper sur un smartfaune ça rend debile; SNIF je me retrouve a faire du SAV cyclolivine

Vive la république, vive la France !
Matt  - stat & co   |24 Déc 2013 11:50
MakaJu les SebuPuf!

Kudo, +1, Like, J'aime!

ps:Karo me souffle à l'oreille, dans un rare moment de lucidité que son oedème cérébral n'a pas (trop) altéré:
"Il faudrait que... qui... qu'est ce que je voulais dire... qu'elle (comprendre "sa" Julie) ferait mieux de fermer son smartphone qui la relie trop à la réalité des choses (sic) mais en même temps ca me fait trop plaisir qu'elle ait pensé à mon anniversaire."

pps:Il y a un truc presque choquant sur la dernière photo: il me semble que Seb est en pleine scéance de quelque chose qui ressemble à de la ..."marche" sur quelque chose qui ressemblerait presque à un single... Etrange

ppps: cette histoire de SAV cyclolivine sur SmartPhone depuis l'Atacama est d'une tristesse sans nom...

pppps: Joyeux Noël, bon bitume, et gaffe aux Nazis !

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