La région des "siete lagos"
Écrit par Julie   
Lundi, 20 Janvier 2014 14:49

De Bariloche a Puerto Montt ou nous serons d'ici 4/5 jours, anti concept de vous raconter factuellement des evenements qui n'ont pas encore eu lieu.


Nous quittons Cafayate au nord de l'Argentine pour Tucuman ou nous voulons prendre le bus. C'est la grosse ville du coin, ideale donc pour gagner les contrees plus au sud. En chemin nous gagnons encore quelques degres, jusqu'a 37·C en bas a 400m d'altitude, mais aussi un paquet d'arbres nous offrant de l'ombre pour la pause pique nique, chose qui ne nous etait plus arrivee depuis Cochabamba en Bolivie.

Le trajet en bus de Tucuman a Mendoza, puis de Mendoza a Bariloche nous prendra 2 jours et 33h de bus. Quasi pas de probleme pour mettre les velos en soute, meme si nous devons donner un petit billet aux personnes qui se chargent de ranger la soute (sachant que c'est seb qui s'en est occupe sinon nous aurions retrouve nos bicyclettes en mauvais etat). Les bus sont tres confortables et nous passons deux bonnes nuits (bien mieux que dans un avion).

Une fois a destination l'ambiance tranche assez radicalement: de l'eau, des arbres ... et des milliers de touristes. Impossible de se loger en dur a prix raisonnable, on finit donc au camping sans PQ dans les toilettes et avec une seule douche pour la modique somme de 180ARS (environ 20€). On est un peu vert. Heureusement le resto italien du soir avec son risotto et son tiramisu viendront nous reconforter. Nous vous avons deja parle de l'inflation en Argentine? Et bien a Bariloche il faut debourser environ 70€ pour une chambre double dans une auberge de jeunesse de base... Bref on est maintenant persuade que la prochaine fois qu'on dormira dans un vrai lit ce sera a Grenoble!

Nous prenons la route des le lendemain, fuyant l'ambiance turistico-betonnesque de Bariloche, et puis nous y reviendrons fin fevrier quand il y aura moins de monde pour prendre le bus jusqu'a Buenos Aires. Nous suivons la route 40, la meme que celle que nous suivions au nord, sauf qu'ici la circulation y est intense, et les Argentins pas vraiment eduques sur la facon de doubler un cycliste en bonne et due forme: les anti-cons (autrement appeles ecarteur de danger) sont de sortie. On parcourt 100km pour se sortir de cette autoroute avant de retrouver un flot de voiture plus leger: en chemin un premier lac et une pause pique nique sur la plage: pas pire! A San Martin de Los andes, on vire a gauche, fini la route 40 et apres le lac du coin, nous perdons 99% des voitures mais aussi le goudron: on ne peut pas tout avoir!

Le coup de coeur de ces premiers 500km dans la region, est la parc national de Lanin (du nom du volcan local). En effet nous choisissons de passer au Chili via le petit col de Carirriñe. L'ambiance y est particulierement sereine, seule une piste sableuse peu large indique la presence de l'homme, pour le reste on entend les oiseaux chanter et c'est tout. Nous roulons dans une foret magnifique: dense a tres dense, avec des milliards de bambous et meme une espece rare de pin: le pehuen. Nous n'avons jamais etait en Afrique mais l'impression que cela nous donne est de rouler dans la jungle, s'attendant a voir surgir un leopard ou à voir au coin d'un virage un panda geant mangeant peresseusement des feuilles de bambous. Et bien sur toujours de tres beaux lacs, l'eau y etant bonne on peut meme se baigner.

Le lendemain on passe la frontiere, nous revoila au Chili. Premier constat la nourriture est moins chère qu'en Argentine mais pas les campings!! Nous faisons le detour pour aller voir le Volcan Villarica, cône parfait et son immense glacier. Nous ne regrettons pas la vue vaut le coup.

Nous poursuivons notre route vers le lac suivant et les volcans Chosuenco et Mocho. La journee du lendemain sera de type sanglio-VTTistique: nous avons une petite route sur notre carte nous indiquant que cela passe, mais sur la carte de deux cyclos Allemands rencontres en chemin il y a une barriere a cet endroit, et enfin sur OpenStreetMap il n'y a tout simplement rien... Mais pour ceux qui connaissent Seb, rien ne peut entamer son optimisme: ca passe forcement! La verite etait plus pres de: en force ca passe. Nous voila donc a traverser une premiere passerelle large comme un tronc d'arbre sans parapet. Ca passe a califourchon pour moi pendant que seb fait des aller-retours pour passer velos et sacoches. La suite est un singletrack fraichement debrouissaille avec une multitude de petits panneaux kilometriques. Nous sommes persuades d'etre au bon endroit, la n'est pas le probleme. C'est juste que la route est comment dire: atypique! Nous montons, poussons les velos dans les ronces et les herbes hautes, butant des taons enormes toutes les 2mn. Enfin le sentier redevient un peu plat/descendant, nous pouvons rouler quand il ne faut pas franchir un tronc d'arbre ou pire un ravin dont le pont s'est effondre, le dernier etant particulierenemt gratine, mais une main courante dont la corde semble en tres bonne etat nous conforte: on est forcement sur la bonne route! Et en effet apres 5/6km et autant d'heures de ces betises nous debouchons de l'autre côte et tombons nez a nez avec une equipe de geographe entrain de recartographier la route. "vous aller (re)construire la route?", "Si, Correcto", "Bonne idee". Bizarrement ils semblaient incredules de nous voir arriver de la, je comprends pas pourquoi. Comme souvent apres une journee difficile pour le moral (et le materiel, la jante arriere de seb n'ayant pas resiste au traitement), il y a toujours un petit quelque chose pour faire pencher la balance du bon côte, afin de ne pas garder uniquement le souvenir d'en avoir bave. Pour ce jour cela aura la forme d'un bivouac sur la plage, d'un bon bain dans le lac et d'un coucher de soleil sur les deux volcans.

Nous voila a Futrono apres une journee de roulage dans la campagne Chilienne de type Jurasso-Corezienne, plutot joli et bucolique mais que ce soit en Argentine ou ici au Chili, nous avons beaucoup de mal a faire du camping sauvage. On ne compte plus les kilometres de fil barbele qui traversent ses deux pays, en long, en large et en travers. Nous avons l'impression d'etre en cage en permanence, et il n'est pas rare que la pause midi s'effectue tout bonnement sur la route, sans moyen de s'en eloigner de 5m.

Pour la suite encore des lacs jusqu'a Puerto Montt. Puis nous entamerons la derniere partie de ce voyage en passant par Chiloe et ses pinguins puis un micro bout de carreterre austral avant de repasser en Argentine. Nous ferons certainement une pause un peu avant Bariloche du còte du Mont Tenedor. Nous esperons aussi que la meteo sera aussi belle que cette premiere semaine: c'est a dire pas un nuage en vue! Il fait plus chaud que prevu mais ca nous permet de faire trempette dans les lacs et rivieres.


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+/- Commentaires
Cyrilou   |20 Jan 2014 20:08
En Afrique, des pandas.... pfffffff...
M'enfin, z'avez pas l'air de vous ennuyer. Ca se répare la jante trouée par le "nipple" ?
Bises à vous 2
nat  - cyclolivine   |21 Jan 2014 11:51
"la jante arriere de seb n'ayant pas resiste au traitement". C'est un vrai probleme avec les jantes de cyclolivine, elles tiennent pas la distance.
GuiGui powaa!   |21 Jan 2014 13:39
C'est magnifique! Ca me fait rever!
Vinc  - Laaaaaaaaarge !   |22 Jan 2014 14:05
Ah ouais, les passages des photos 8-9 avec des vélo-sacoches, ça doit être dantesque

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