Les transports...
Écrit par Julie   
Mardi, 14 Décembre 2010 09:32

...on adoooore ! Non vraiment le bus chinois c’est super trop top.

Petit retour en arrière. De Kashgar à Urumqi, finalement ça avait été facile. Nous n’avions payé que 150 Yuan pour charger nos deux vélo, à la caisse et sans reçu. De Urumqi à Dunhuang, le bus dont les soutes étaient déjà remplies de tout sauf de bagages de passagers, a bien fini par vouloir de nous pour la modique somme de 300 Yuan, donnés directement au chauffeur.  A Dunhuang, le chauffeur du bus pour Lanzhou nous demandait 800 Yuan. Si on ne paye pas on ne monte pas, c’est la règle. Pas la peine d’essayer de négocier avec les chinois, ils ne respectent pas les règles du marchandage. Perdre la face devant des touristes c’est la pire chose qui puisse leur arriver. Nous sommes donc restés un jour à Dunhuang à réflechir sur la stratégie à adopter pour faire fléchir ces têtes de mules. Le gérant de la guesthouse nous aide en nous conseillant de faire comme les chinois : parler bien faire fort en faisant de grand geste et en rigolant ! Et ça marche on monte dans le bus de Golmud pour la modique somme de 280 Yuan alors que le chauffeur nous demandait 300. Non vraiment on est fier d’avoir obtenu cet impressionnant rabais.  2000 km de vélo plus loin, nous voilà à Chengdu, il nous reste un peu de temps avant d’aller prendre l’avion à Hong Kong, nous décidons donc d’aller faire une petite incursion dans les montagnes du Yunnan. Mais pour cela il faut s’extraire de cette plaine surpeuplée dans laquelle nous n’avons aucune envie de rouler. Solution : prendre le bus! Ca tombe bien on adore. Le gérant de l’auberge de Chengdu se renseigne pour nous auprès d’une des dizaines de stations de bus. On peut acheter nos billets pour Panzihua dans la SB n°2 (station de bus numéro 2). Seb y va et se fait gentiment refouler : « non, nous ne vendons pas de tickets ici (mais pourquoi avoir dit le contraire au téléphone ?), il faut à la SB n°3 (qui elle non plus ne vend pas de tickets) ». On revient donc au plan A : acheter les billets à la SB n°1. Et ça marche. On a deux tickets, sans le prix des vélos encore. Le lendemain, nous nous pointons avec bonne avance à la SB n°1. Une petite dame nous harponne et nous amène droit à la caisse : ce sera 200 Yuan pour les vélos. On est plutôt content, car on n’aura pas à dealer avec le chauffeur. Nos petits tickets en main nous nous dirigeons vers le bus. Et la c’est le drame. Chauffeur n°1 nous bloque le passage « Meyou meyou, je n’ai pas envie de prendre vos vélos ». Là on voit rouge. Ras le bol, la coupe est pleine. Je me dirige vers une soute, l’ouvre : elle est vide ! Je fais signe à seb qu’il n’y a pas de problème de place et commence à enlever les sacoches de mon vélo. Chauffeur n°1 n’apprécie guère et referme la soute. Un sympathique jeu commence alors : je hurle, il hurle, j’ouvre la soute, il la referme. Il demande à chauffeur n°2 de lui donner les clés pour qu’il verrouille les soutes, maladroit chauffeur n°2, fait tomber les clés, j’en profite donc pour les ramasser : « t’as l’air malin là » ! Pendant ce petit jeu, Seb a pu charger les vélos de l’autre côté du bus sans que ces messieurs s’en aperçoivent. Une fois cette étape réussie, ils n’ont pas osé ressortir nos affaires. Peut être en n’ont-ils pas le droit ? L’étape n° 2 consiste à monter dans le bus. Chauffeur n°2 voyant l’entourloupe venir, s’empresse de fermer la porte prenant seb en sandwich au passage. Là on voit cramoisi, on est carrément énervé et on les menace d’appeler la police : on est en règle, on n’a rien à se reprocher et ils le savent bien.  Bref la porte se réouvre libérant mon chewi d’une position peu confortable, nous montons et nous installons. Evidemment chauffeur n° 1 refuse de partir et se sert des gentilles dames de l’accueil parlant anglais pour nous faire savoir ce qui ne va pas : nos vélos prennent trop de place. Nous répondons que ce n’est pas tout à fait faux mais qu’il y a de place pour tout le monde et qu’en plus nous avons payé fort cher pour palier à ce surencombrement. Oui mais le bus va s’arrêter dans d’autre SB et les gens ne pourront pas mettre leurs bagages. On répond qu’il y a suffisamment de place pour tout le monde et quand bien même ce ne serait pas le cas, en quoi les bagages des autres seraient- ils prioritaires sur les nôtres. Nous disons que s’ils ont une bonne réponse à nous donner alors on descendra. Evidemment cette réponse n’est jamais venue. On nous propose ensuite de nous rendre notre argent et de prendre le bus le lendemain. Nous répondons que le problème sera le même. On nous propose alors de laisser nos vélos à Chengdu et de prendre le bus. Nous leur répondons qu’au cas où ils n’auraient pas remarqué nous voyageons à vélo. Bref rien n’y fait, on ne part toujours pas. Je tente alors les larmes de crocodiles, une cycliste rencontrée à Kashgar m’ayant dit que ça leur avait plusieurs fois sauvé la mise en asie centrale. De toute façon j’étais au bord de la crise de nerf ça n’a pas été bien difficile. Tout en pleurant, je lui explique que j’en ai assez de ces problèmes de bus, que c’est toujours comme ça et que à chaque fois tout se passe finalement bien. Chauffeur n°1 reste impassible (n’oubliez pas qu’il y a l’interprète au milieu que j’ai bien failli faire pleurer…). Alors je mens (les chinois mentent tout le temps, pourquoi pas moi !). Je dis que nous devons prendre un avion à Panzihua le lendemain, que nous n’avons pas le choix, il faut que l’on prenne ce bus. Sur ces bonnes paroles pleines de trémolos dans la voix, je me rassois et laisse tout ce petit monde discuter dehors devant les soutes ouvertes regardant nos vélos (il  y avait bien 10 personnes de la gare). Notre position est inflexible (enfin surtout celle de seb moi je serais déjà rentrée à l’auberge) : nous ne descendrons pas du bus, à moins que la police nous y oblige. Enfin au bout d’une heure de ces bêtises, un ange venu du ciel et aux talents diplomatiques certains monte dans le bus et nous dit : « j’ai trouvé une solution pour vous. Il suffit de charger tous vos bagages dans une seule soute au lieu de deux ». Nous sommes évidemment d’accord. Fin de l’histoire, nous pouvons y aller. Au bout 15 minutes, on s’arrête… à la SB n°2. Vous savez celle qui ne voulait pas nous vendre de tickets. Eh bien ici 90% des passagers montent. On croit rêver... Là où j’hallucine, c’est quand je vois chauffeur n°1 demander  500 Yuan à un chinois pour charger son gros bagage. C’était peut être ça finalement le problème. A la SB n°1, ce n’est pas le chauffeur qui récupère directement les sous, il y a un intermédiaire. Il aurait probablement voulu nous taxer plus que ça mais ne pouvait pas. Et comme, les chinois n’aiment pas perdre la face, ils préfèrent nous refuser. Sa petite vengeance consistera à nous déposer pas tout à fait où il aurait du, mais bon ce n’était pas bien grave.  Pour nous, l’expérience  nous a complètement vidés. Tant d’énergie dépensée pour finalement leur faire comprendre qu’il n’y a pas de problème. C’est trop pour nos esprits d’européens. Maintenant nous croisons les doigts, nous n’en n’avons pas encore fini avec les transports en commun chinois…

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+/- Commentaires
langue de vipère   |14 Déc 2010 13:11
inflexible, Seb?
Julie   |14 Déc 2010 14:30
Quelque chose à ajouter peut être monsieur le président? !
sebdentaire   |14 Déc 2010 15:45
quoi ca, vous prenez le bus
je croyais que vous ne voyagiez qu'en avion...

ok, je sors...
langue de pute   |14 Déc 2010 18:29
En même temps, vu le peu de vélo que vous faites au final (cf ratio rouge/bleu sur votre carte), la proposition de laisser les vélos sur place n'était pas complètement dénuée de sens !
"Rizet" ?? "Bobo-écolo-en-vélo" pour sur !...
Anonyme   |15 Déc 2010 23:23
meyou, pas meyou, en douceur avec le sourir, ca paaaaaassssse toujours...
Anonyme   |15 Déc 2010 23:28
ensuite, sans interprète, faire genre tu comprends ce que t'aurais envie de comprendre(que le type est daccord) avec un grand sourire même si tu as l'impression de comprendre que le type(n'est pas daccord) en le remerciant bien fort ça paaaaaaassssssse aussi très bien ! finalement c'est là qu'on s'aperçoit que le chinois qui dit meyou(could not) veut en fait dire ouaih c'est bon !
Julie   |16 Déc 2010 03:53
On a bien essayé mais c'est à ce moment là que le mec te claque la porte de la soute sur les doigts ou te rend les deux billets de dix (au lieu de 2x100) que tu lui as mis de force dans sa poche! Non finalement les larmes de crocodiles c'était pas si mal

A ce meyou chinois, on adore! Finalement ils sont un peu comme les gosses chez nous. Ils commencent par dire non. C'est leur réponse par défaut!

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