| Les gorges du tigre bondissant |
| Écrit par Seb | |||||||||||||||||||||
| Lundi, 20 Décembre 2010 09:32 | |||||||||||||||||||||
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Petit tour de 3 jours, sans bagage mais avec vtt ! L’objectif était de rouler le « sentier du haut » des gorges, comme l’appellent les trekkeurs. Rouler ou porter, là était toute la question, car pas facile de trouver des informations sans singletrack.cn ! Une vague carte griffonnée par un local en poche, me voilà parti de Lijiang avec au menu 200km A/R de « liaison », pour quelques heures de vtt… Quand on aime… Première difficulté : contourner le péage où les chinois veulent me prélever un droit de passage spécial touriste, que je n’ai nullement envie de concéder. Mes argumentations s’avérant infructueuses (car en anglais dans le verbe), c’est par la montagne que je tente le coup : après tout je voulais faire du vtt non ? Fier comme Artaban, je rejoins la route quelques dizaines de kilomètres plus loin pour me retrouver aussitôt avec la police de l’environnement aux trousses… glouuups… Mais le vélo se faufile, le français est une sale bête qu’on n’attrape pas avec des téléphones ni des 4x4. Sorti de la zone rouge, je peux enfin profiter d’une route tranquille, qui serpente magnifiquement entre 2500 et 3200m d’altitude, avant de plonger vers le fleuve Yangtze 1500m plus bas. Sur un billard désert où j’ai la sensation d’avoir quitté la Chine, ses bruits et ses odeurs, je rêve d’être au guidon de mon trike. Des pifs et des pafs à n’en plus finir m’amènent sur un vaste plateau d’où il faut encore descendre pour prendre un bac. Aucune indication, pas de carte valable, les indications chinoises mettent du temps à faire effet et c’est trop tard que j’arrive en haut du bac. Coup de bol, une petite dame tient justement une guesthouse à cet endroit ! Seul touriste dans les parages, il me faut attendre 10h le lendemain pour traverser : mes plans de traversée intégrale des gorges sur sentier tombent à l’eau… D’autant plus que le lendemain, le marin d’eau douce capitaine du bateau ne daigne pas démarrer ses 2 moteurs (à la main… et après 10 noyages…) avant midi. C’est donc au lieu-dit « Walnut garden » que je rejoins le sentier par un bon portage rustique des familles, après avoir dégusté une tarte aux pommes chez le seigneur de ces lieux (un dénommé Sean). Dans la montagne, je me sens comme à la maison, avec des randonneurs français, anglais, coréens ou chinois qui m’encouragent et prennent des photos, tout étonnés de voir un vélo ici… surtout que je roule à contre-sens ! Globalement dans le T5 (les vététistes comprendront), je suis bien content de rouler presque partout sur le plat ou en descente, et parfois en montée au prix de « huuuu », « haaaan » et autres « rhaaaa ». Les pneus slicks s’en sortent à merveille sur ce terrain caillouteux et marcheux à souhait : pas une crevure ! La terrible descente des 24 lacets avalée, il est trop tard pour enchaîner jusqu’au bout, et je m’arrête dans une des nombreuses guesthouses qui jalonnent le parcours. Les touristes prennent pour la plupart 2 jours pour la traversée des gorges, donc des hébergements ont fleuri dans les villages traversés. Une douche chaude improbable avec vue sur le soleil couchant parachève cette seule journée de vtt depuis mi-juin. Moi qui pensais rouler ça et là... Le lendemain, il ne reste plus qu’à se laisser glisser sur les 600m de descentes finaux, puis à les remonter par la route pour récupérer le lecteur mp3 oublié dans la chambre, et à rentrer à la maison, pour une belle étape de plus de 100km. Le truc pour pas trop forcer, c’est de prendre un tire-fesses dans les montées (hélas pas toujours disponible) et une bonne aspi au plat ! Mieux que l’assistance nucléaire, l’assistance camionnesco-chinoise (keuuuuf… touuuuss… pouaaaah) !
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